Le cerf

cerf

En allant calmement sur la route enneigée,
Je vis des marques rouges et des traces de pas.
Ces traces n'étaient pas des traces de souliers,
Elles étaient animales et n'avançaient pas droit.
Le rouge soulignant qu'il eut dû se blesser,
Le cerf se baladait à l'extérieur du bois.

Échappant aux chasseurs qui voulaient le tuer,
Il s'était même enfui de sa propre forêt.
Laissant derrière lui ses petits apeurés,
Sachant que les fusils créaient de grosses plaies.
Pensant à sa survie, il a abandonné
Ce qu'il croyait, pour lui, être le mot "parfait".

Marchant seul sur la route, ayant perdu sa force,
Perdu ce qui comptait: sa femme et ses enfants,
En proie au désespoir, il sort de ces écorces.
Il s'écarte du monde et s'abandonne au vent.
Il n'ose même plus vouloir bomber le torse,
Sa vie étant détruite, il trébuche au tournant.

Revoyant sa famille dans un dernier éclair,
Il sort de cette route et va au précipice.
Il se présente seul sous une lune clair,
Effaçant d'un seul saut toutes ses cicatrices.