Mon refuge

Il y avait une colline, d'un vert brillant sous ce soleil de printemps. Sur les côtés, de grands arbres se joignaient en forêt magique, loin de ces forêts hivernales sans feuille et sans bruit, loin de ces forêts sombres où un craquement vous effraie et vous glace le sang. Cette forêt vivait comme nulle autre, tant d'espèces d'animaux et de plantes cohabitant en harmonie, produisant toutes sortes de bruits sous les filaments de lumière dorée qui filtrait au travers des branches.
Plus loin, sur la colline, un lièvre traversait en bondissant la centaine de mètres qui le séparait de son terrier, une tige de trèfle à quatre feuilles entre les dents, ses oreilles rebondissant presque aussi haut que ses pattes. En regardant de plus près, on pouvait croire que les fleurs s'écartaient légèrement sur le passage du petit animal, évitant d'être piétinées, voulant garder la tête le plus proche possible de ce soleil rassurant.
Derrière la colline, une eau claire glissait en slalomant entre deux montagnes, obligeant quiconque voulant passer d'une montagne à l'autre à descendre jusqu'au faible pont en bois usé par le temps qui traversait sur la droite, proche des premiers arbres. Ce courant reflétait l'éclat du soleil, de nombreuses gouttelettes d'eau s'envolant au choc des rochers bordant la rivière, laissant apparaître, durant un court instant, les couleurs de l'arc-en-ciel. Le ciel surplombait, bleu azur, calme, parsemé de fins stratus et d'oiseaux virevoltants. Les vents rafraîchissants et doux soufflaient depuis la crête jusqu'au fond de la belle forêt, amusant les papillons qui se laissaient emporter en déployant leurs fragiles ailes.
C'était là, dans ce havre de paix, que je me réfugiais pour réfléchir, pour rêver, pour échapper à la réalité. J'allais dans cette maisonnette en pierre, son toit en bois de chêne, sa cheminée noircie par les nombreux feux qui j'y construit et qui illuminèrent les tableaux aux murs, la table et l'unique chaise, l'armoire et la cuisinière, simple mobilier traversant les années.
C'était là, un monde enchantant mon esprit, une multitude de beautés, d'odeurs, de sons, de tout ce qui éveillait et stimulait mes sens.
Créé de toutes pièces, univers personnel.
Cet écrit est la clef de ce lieu de merveilles.