Textes

Le Chat

Le clocher sonne onze coups. Dans sa maison de campagne, à la douce lueur d’un chandelier, un homme lit le journal. Il se balance sur sa chaise à bascule, tire sur sa pipe, jette un coup d’œil au panier du chat. Toujours vide, depuis presque deux semaines. Il avait recueilli ce chat il y a un mois, alors qu’avec un groupe il organisait une battue contre une bestiole qui faisait des ravages dans la région. Il avait failli lui tirer dessus. Peut-être était-il retourné à son propriétaire finalement. Peut-être s’était-il pris une voiture ou une balle perdue.

Le regard

C'était un de ces regards qui vous cloue, qui vous tient et qui ne veut plus vous lâcher. Un de ces regards qui vous fait frissonner, qui gèle vos pensées pour ne laisser plus qu'une image, une photo, un souvenir. Un de ces regards. Des cheveux noirs, aussi sombres que ces yeux. Glaçant et pourtant calme, tranquille. Une robe en accord avec cela, telles ses chaussures et son sac, contrastant avec son teint si pâle. Si pâle, comme une princesse des anciens temps, comme une patiente d'une couleur maladive. La vie et la mort en un seul être.

Lettre à Amandine

Thiepval, le 29 Juin 1916, jeudi matin

Ma chère,

Des lumières et des éclats

*Drrrrrrriing*

Je soulevai lentement une paupière. Puis l'autre. Puis elles retombèrent.
Pourquoi se lever si tôt quand on a tout le temps ? J'étais tranquille dans mon rêve, pourquoi me confronter à l'éternelle rudesse matinale de mes partenaires ? Mais bon, il faut bien se lever si je ne veux pas rater mon train.

L'omega, méga homme

Quand ils sont minuscules, on ne les voit pas. Pourtant, partout, envers et contre tout, ils sont là.
·D’abord, l’alpha. Lui, encore et toujours, le mâle, le dominant, qui se pavane dans sa boucle. En tête de liste, à la tête des autres, il subsiste partout. Il s’immisce dans les calculs, se retrouve dans les angles, a la tête dans les étoiles et s’infiltre même dans les écritures anciennes et oubliées, perdues puis retrouvées, craquelées comme une peau sous un soleil d’été.

Mon refuge

Il y avait une colline, d'un vert brillant sous ce soleil de printemps. Sur les côtés, de grands arbres se joignaient en forêt magique, loin de ces forêts hivernales sans feuille et sans bruit, loin de ces forêts sombres où un craquement vous effraie et vous glace le sang. Cette forêt vivait comme nulle autre, tant d'espèces d'animaux et de plantes cohabitant en harmonie, produisant toutes sortes de bruits sous les filaments de lumière dorée qui filtrait au travers des branches.

La course du soleil

J'étais encore là, ce matin, à observer le lever de ce même soleil.
Chaque matin sans pluie, sur ce banc fait d'un tronc d'arbre couché, j'observais ces premiers rayons du jour.

Game over

Qui est l'abruti qui a un jour créé l'idée du suicide?
Qui est ce taré qui a mis dans la tête des gens que le suicide pouvait "mettre fin aux souffrances", ou qu'il pouvait "sauver l'honneur"? Qu'y a-t-il de digne à abandonner les autres et détruire son avenir? Qu'y a-t-il de noble à décider de s'enlever ce que nos parents nous ont donné?

Une chaîne infinie pour une vie limitée

Les minutes, les heures et les jours s’enchaînent en semaines qui se suivent, sans jamais s'arrêter. Un système de rouages trop bien graissé et huilé, et qui ne laisse pas respirer.

2 heures et 10 minutes

Que peut-on faire en deux heures et 10 minutes?
Il y a tellement d'activités possibles de nos jours qu'au final nous ne faisons rien.
Dans des films, ils sauvent le monde en 2h10, et nous prenons 2h10 pour regarder ce que nous ne ferons pas.
Deux heures dix passées devant un écran, nous le faisons et l'avons fait tant de fois, encore et encore...

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